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Récit Grand Raid de La Réunion – Partie 1/3

Cirque de Mafate caldera

Récit de Julien, un de nos Chullis, parti conquérir la fameuse Diagonale des Fous le mois dernier.

Départ Grand Raid

Top départ du Grand Raid de La Réunion

 

C’est parti pour une cinquantaine d’heures d’efforts. C’est l’objectif que je me suis fixé et qui me permettrait de m’éviter la fameuse 3ème nuit dehors.

Après 3 heures d’attente dans une ambiance survoltée au rythme du concert d’un groupe local, c’est le moment tant attendu du départ. Je m’élance en même temps que les quelques 2800 participants dans une ferveur populaire qui donne des frissons.

Sur 7km, c’est une foule ininterrompue qui communie avec les coureurs en diffusant son enthousiasme. La ville toute entière est dehors et encourage tous les concurrents comme si ils faisaient partie de la famille.

Je tape dans toutes les mains tendues en bord de route, pensant que toute cette énergie me servira plus tard lorsqu’on rentrera dans le dur de la course. Je ne sais pas encore réellement à quelle sauce je vais être mangé mais je suis déjà conscient d’avoir vécu un moment privilégié et inoubliable.

Les kilomètres défilent à bonne allure sur un début de parcours roulant à travers les champs de canne à sucre. Je prends 10mn au ravito domaine vidot pour m’alimenter et recharger en eau. On m’avait prévenu des ralentissements dus au rétrécissement du chemin après vidot, ça ralentit, mais je m’attendais à pire, j’atteins le ravito suivant notre dame de la paix au bout de 4h.

Nous sommes entre 1500 m et 2000m d’altitude et en pleine nuit, le froid tombe, givrant certaines portions sur le parcours. -2/-3 degrés au plus froid de la nuit, je n’avais pas vraiment prévu cela et je regrette de ne pas avoir pris de bonnet et de gants. Il me tarde d’arriver au lever du jour pour me réchauffer un peu.

Ce sera chose faite après le ravito nez de boeuf au 38e km. Le soleil ne tarde pas à se lever et avec lui un spectacle magnifique avec une vue au loin sur le Piton des neiges , qui mettra bien du temps à se rapprocher sur les 15km suivants.

Grand Raid

Premier jour sur le Grand Raid

 

Je me réchauffe un peu et continue d’avancer à mon rythme jusque mare à boue (50km). Jusqu’ici tout va bien, pas de coup de mou, les voyants sont au vert, pas de douleur, 2500m d+ dans les baskets sur un terrain très roulant qui me laissent l’impression de ne pas avoir encore démarré réellement ma course… Je sais que ça va se corser sérieusement sur la suite et je risque de ne pas être déçu…

Ca démarre après mare à boue avec un sentier qui se rétrécit, une pente qui se durcit et un soleil qui commence à chauffer sérieusement. Toujours le Piton des neiges qui se rapproche doucement et on devine au loin l’arrivée sur le cirque de Cilaos. Mais il se mérite et il faut passer 7 ou 8 butes avant d’y parvenir avec à chaque fois l’espoir qu’on y sera à la suivante.

Enfin, on rentre dans le cirque de Cilaos avec en ligne de mire le premier gros ravito au km 63. Il va faire du bien au moral et aux jambes. Je vais prendre le temps de me doucher, bien manger et dormir. Une descente très technique nous emmène jusqu’au ravito, non sans quelques bouchons sur les parties les plus techniques.

Premier objectif atteint avec en prime les encouragements de ma femme et mes 3 enfants venus à ma rencontre à Cilaos. Je ne ressens pas encore de fatigue me poussant au sommeil mais je préfère amorcer une recharge des batteries dès maintenant et m’arrête dormir 50 min. Départ de Cilaos au bout d’1h30, le moral est là, le physique tient pour le moment, jusqu’ici tout va bien…

Grand Raid

Je repars donc de Cilaos un peu après 13h. La chaleur se fait vite sentir et le début du sentier vers le col du taïbit entame sérieusement mes réserves. Pour la première fois depuis le départ, je n’arrive plus à m’alimenter correctement, je me rends à l’évidence, je suis dans le dur, l’hypoglycémie liée au manque d’alimentation n’arrange rien, à moins de la moitié du parcours, rien ne va plus, je me traîne jusqu’au ravito suivant à Marla sans m’effondrer, ni m’arrêter, mais avec un moral qui en a pris un sérieux coup, une luminosité qui décline et la partie la plus exigeante du parcours devant moi, bref pas le moment de penser à autre chose qu’atteindre le prochain ravito pleine des merles.

Les 30mn de sommeil, la soupe et le plat de pâtes à Marla m’ont fait du bien et quelques kilomètres plus tard, je commence à sentir que les forces reviennent. C’est maintenant le manque de  sommeil dont il va falloir se défaire. La nuit est tombée, il va falloir gérer une deuxième nuit qui heureusement s’annonce moins fraîche que la précédente…

La suite ici.

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